La capture numérique

 

1- Une question d’échelle et de résolution

En fonction de sa taille et de sa fragilité, l’Atelier dispose le document sur une table

de reproduction horizontale. Une très grande attention est portée à la géométrie

et à la planéarité. Raison pour laquelle nous utilisons des objectifs Leica, Schneider ou

Hasselblad, dont la planéarité et les corrections chromatiques font figure d’étalon.

Nous avons dés lors le grand avantage de ne pas être liés par un rapport fixe entre

résolution et format du document. L’échelle de reproduction, donc l’image virtuelle

créée par l’objet sur le capteur sera fonction de la focale utilisée. En combinant à

l’infini capteurs et objectifs, nous sommes quasi capables de répondre à l’ensemble

des demandes rencontrées. L’Atelier a acquis une «caméra à pas» développée par

l’université de Carnegie Mellon permettant la génération de fichiers de plusieurs

gigasoctets.

 

Le marketing des constructeurs a permis de familiariser le public et les instances

responsables des appels d’offres institutionelles avec l’équation simple, plus

il y a des pixels plus l’image est bonne. Nous préférons utiliser une mesure

de pouvoir de résolution ou pouvoir de séparation, c’est-à-dire la capacité

de reproduire de manière distincte des détails les plus fins d’un couple objectif-capteur.

Par exemple, une série de lignes blanches et noires.

Dans la majorité des cas des appareils et capteurs numériques courants, nous allons

être mis en présence de capteurs pourvus d’un filtre flou (IR anti aliasing) anti-moiré.

Quel est donc le réel pouvoir de séparation d’un tel capteur si mes lignes blanches et noires

sont reproduites au travers d’un filtre flou?

Peu importe alors la superbe résolutuion du capteur. Nous utilisons, dans certains cas,

un capteur Leica M8 sans filtre IR. Dans ce cas, il s’agit d’un capteur d’une résolution

de «seulement» 11 MB mais qui dispose avec ses objectifs d’un pouvoir de séparation

largement supérieure à une résolution de 21Mb. C’est également cette réflexion qui

nous pousse vers une «écologie» numérique.

 

2- Une question de temps d’immobilisation des pièces

Dans une campagne de numérisation, le poste le plus important est certes celui de

la main d’oeuvre interne à l’institution et externe dans le cadre du prestataire. Sortir

une pièce de collection, la manipuler en toute sécurité, la numériser et la remettre

en collection est une opération délicate et «time-consuming». Notre méthodologie

par une capture numérique rapide 1/125s permet de dissocier le temps de capture

du temps de traitement et donc de minimiser l’immobilisation de la pièce et son

exposition à la lumière, pour libérer plus rapidement les personnels afférents.

Aujourd’hui, le temps de numérisation est réparti entre 33% pour la capture et 67%

pour le traitement-export-gravure.